Le droit arme de guerre économique

Lundi 1 avril 2019

Theodore Roosevelt avait théorisé au début du XXe siècle la doctrine du « big stick » : il s’agissait d’afficher sa force et de se réserver le droit d’intervenir unilatéralement, pour imposer les intérêts américains. Un siècle plus tard, le « gros bâton » n’est plus militaire mais juridico-économique. Alcatel, Technip, Total, BNP-Paribas et Alstom et Crédit Agricole : quel est le point commun entre toutes ces entreprises françaises ? Elles ont toutes fini par verser des montants considérables à la puissance américaine, pour un total de 11,3 milliards de dollars . Elles ont toutes été contraintes d’accueillir dans leurs murs un « contrôleur », un avocat d’affaire commandité par l’Etat fédéral américain, au mépris du secret industriel. Trois de ces entreprises – Alcatel, Technip et Alstom Energie – ont peu après été rachetées par une entreprise… américaine !

Menacer des entreprises pour des faits qui n’ont pas été commis sur le sol américain, faire signer une transaction avec un procureur rattaché au ministère de la justice américain, sans l’intervention impartiale d’un juge indépendant : voilà le nouveau big stick judiciaire.

Pour parler de ces sanctions, qui sont de véritables armes de guerre économique, nous recevons :

– Arnaud MONTEBOURG, ancien Ministre de l’économie

– Frédéric PIERUCCI, ancien cadre d’Alstom emprisonné aux États-Unis dans le cadre de l’affaire Alstom et spécialiste des questions de compliance, auteur de « Le piège américain, l’otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne »

– Ali LAÏDI, chercheur et docteur en sciences politiques, auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre économique, dont « Le Droit, nouvelle arme de guerre économique » (2019)

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