De quoi les privatisations sont-elles le nom ?

Lundi 1 juillet 2019

Le projet de privatisation d’ADP a suscité l’opposition près de 250 parlementaires, qui ont déclenché la première procédure de Référendum d’initiative partagée (RIP). Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Ces opérations s’inscrivent dans une longue lignée, de la Compagnie générale d’électricité qui deviendra Alstom et Sagem, aux sociétés d’autoroutes, en passant par France Télecom qui devient Orange.

Que révèle cette politique de privatisations, menée avec une extraordinaire constance malgré les alternances ? Plusieurs exemples montrent que l’on peut discuter le crédo libéral d’une gestion privée invariablement supérieure à la gestion publique. Et si l’on met de côté un instant cette explication, il surgit une multitude de questionnements.

La raison du désendettement paraît en soi peu crédible, vu la faiblesse des montants rapportés à la dette publique. Ces ventes seraient-elles alors une simple variable d’ajustement, années après années, pour boucler des budgets sous la pression bruxelloise ? S’agit-il d’une façon de se débarrasser de nids à problèmes pour des gouvernements ayant abandonné toute forme de volontarisme économique ? Pourrait-il même s’agir, dans un cadre économique de plus en plus restreint par les traités européens, de distribuer des faveurs de façon discrétionnaire à certaines entreprises, les acheteurs potentiels se comptant bien souvent sur les doigts d’une main ?

Afin de répondre à ces questions, nous recevons Martine ORANGE (journaliste d’investigation à Mediapart), Franck DEDIEU (directeur adjoint de rédaction de Marianne et auteur d’un article sur les privatisations dans le Débat) ainsi que François-Xavier DUDOUET (sociologue, chercheur au CNRS, interviewé sur le sujet dans #DATAGUEULE 88 « Privatisations : la République en marché »).

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